Si à toi aussi, un jour, te vient l'idée saugrenue de participer à l'un de ces concours tout droit sortis de l'esprit détraqué de quelque frustré sexuel, un concours du « baiser le plus long », alors prépare-toi dès aujourd'hui. Car le baiser le plus long, on ne le dit jamais assez, c'est aussi le jour le plus long.
Une petite mise en bouche ? À Pattaya, en Thaïlande, vient d'être battu le record du monde du baiser le plus long (plus de 46 heures, soit deux jours d'affilée) !

Ça, c'est pour l'ambiance générale.

Mais à présent, il est grand temps d'entrer dans le vif du sujet, là où ça fait mal. Qui a dit qu'un baiser, ça faisait du bien ?
Qu'est-ce qu'un baiser de concours ?
Le jour J, pas de paillettes à la Klimt ; le baiser de concours est un challenge, une épreuve d'endurance, un sport quoi. On en bave, et c'est normal ! C'est une compétition, il ne faut pas l'oublier. Tous les petzouilles galocheurs des podiums d'à-côté veulent remporter comme toi ce merveilleux trophée, deux bouches collées en argent, et le titre qui va avec: « meilleur baiseur de l'année ». Ici, on ne s'embrasse pas pour le fric ni pour le plaisir, mais pour la gloire.

Allez, un petit résumé de la séance de torture qui vous attend, et vous fera regretter de ne pas avoir pris, à la place, votre rendez-vous annuel chez le dentiste (lui, au moins, il se contente de postillonner) ?
Déroulement du concours
Au bout d'une heure de calvaire, la fille commencera à déglutir parce que ta langue l'étouffera, manquant de l'avaler pour s'en dépêtrer. Toi, en bon cheval de compétition, tu persisteras vaillamment, mettant tellement de cœur à l'ouvrage que tu ne verras même pas qu'elle est au bord des larmes (ou de la crise de nerf).

Trois heures plus tard, plus personne n'aura de salive, à moins d'aller la cherche loin, très loin... Au moins, la fille ne déglutira plus, mais ses bruits de succion viendront te rappeler sans cesse combien tu as soif, et pas de baisers.
Après, tout sera question de rythme.
Quand la fille tombera dans les pommes, il te faudra la secouer bien comme il faut sans quitter sa bouche, quitte à lui mordre les lèvres (ça favorise l'éveil et de toute façon, elle ne sera pas en mesure de protester).
Si elle continues à y mettre de la mauvaise volonté et s'évanouit à nouveau, tu pourras lui croquer la langue en tout bien tout honneur (attention de ne pas t'étrangler avec les morceaux).
Si tu vois qu'elle reprend des forces, tu pourras t'avachir sur elle pour te reposer un peu. Tes deux bras sont aussi faits pour ça, alors utilise-les !
Quand l'un ou l'autre, enfin, aura craqué pour une peccadille (« il m'a craché dans la bouche ce gros dégueulasse ! », « elle m'a mastiqué la langue cette malade ! », « il m'a bouffé un plombage, la peste l'étouffe ! », etc), sache quitter les lieux avec dignité. Inutile de régler vos différends en public, toutes ces choses que tu n'as pas pu lui dire pendant ces quelques heures de mutisme forcé (la liste sera très longue, mais ne t'inquiète pas, tu ne risqueras pas de l'oublier), garde-les encore un peu en travers de la gorge.

Est-il nécessaire de te rappeler, enfin, que ce n'est pas très fair-play, en partant, de bousculer un podium, de-ci, de-là, d'écraser quelques pieds par mégarde (en accusant ta grand-mère bigleuse, la seule qui ne soit pas malade à crever après cette longue démonstration de mandibules), de faire des grimaces, des blagues de potache, etc ?
Car, et ce sera la citation du jour : Le fou rire est le pire ennemi du baiser.
Auteur : Cécile Duclos
1 commentaire:
Beurk ! Ca donne autant envie que de manger un plat de limaces (ou un hamburger aux champignons).
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