
Le matin, quand le réveil sonne :
B) « Encore 5 jours avant le week-end... ».
C) Vous soupirez d'aise, frais et dispo.
A) Vous shootez dans le réveil puis vous reprenez paisiblement votre rêve, là où vous en étiez : buter le plus de nuisibles (les autochtones de l'open space) possible.
Quand vous arrivez au bureau :
A) Vous filez en douce à votre place; échanger vos miasmes, c'est pas votre truc.
C) Il n'y a personne (on vous a confié les clefs, vous en êtes super fier)
B) Vous serrez des mains (moites, sales, molles) et embrassez des joues (collantes, piquantes, bourgeonneuses) avant de vous installer à votre poste (vous oubliez toujours votre voisin de droite mais c'est pas grave, il appartient à la catégorie A.)
Après la pause café :

B) Vous cherchez le fichier de la veille pour continuer à bosser dessus ; vous pensiez l'avoir enregistré dans "Mes documents" mais apparemment, ce n'est pas le cas...
C) Vous reprenez votre travail avec une énergie redoublée; qu'est-ce que c'est cool de bosser quand même!
Quand arrive l'heure de déjeuner :
B) Vous prenez deux bonnes heures de pause avec votre groupe d'autochtones.
A) Vous vous carapatez comme un voleur avant qu'un autochtone ne batte le rappel; faut pas déconner, vous vous les goinfrez déjà toute la journée, c'est pas pour bouffer avec eux non plus. C'est pas comme si vous aviez quelque chose à leur dire, ou comme s'ils vous appréciaient particulièrement.
C) Vous lancez un appel collectif : "On va manger? Mais vite, hein, je suis overbooké"
Pendant les points hebdomadaires :

B) Vous crayonnez des formes improbables sur votre cahier. Les réunions, c'est comme à l'école, vous n'avez aucun scrupule (si besoin) à copier sur les voisins.
A) Vous bâillez à vous en décrocher les mandibules, déclenchant une méchante « bâillotomite » autour de vous.
En travaillant :
A) Vous piquez grave du nez, mais c'est pas grave. Avec les années, vous avez appris à dormir les yeux ouverts sans ruiner le matériel en roulant sous le bureau; vous arrivez même parfois à cliquer (clic clic ron ron clic ron clic clic) sur cette chienne de souris.
C) Vous souriez.
B) Vous chantonnez avec vos écouteurs (hochant la tête d'avant en arrière) tout abattant le travail comme un tas de fumier avec une bonne grosse bêche.
Quand on vous demande ce que vous faites dans la vie :
B) Vous répondez : "j'aurais voulu être un artiste."
A) Vous changez de sujet : "j't'en pose, moi, des questions?"
C) Vous vantez les mérites de votre poste (avec ses multiples responsabilités), vous louez votre hiérarchie et votre société, bref, c'est comme si vous repassiez un entretien d'embauche.
Votre chef :
C) C'est une tronche même si vous savez que vous pourriez faire mieux ; toutefois, vous ne tarderez pas à être promu, ça ne fait pas un pli.
B) Vous n'êtes pas branché hiérarchie et c'est parfait, parce que dans votre boîte, tout le monde se tutoie.
A) C'est qui ?
Votre société :

C) C'est ma famille.
A) Un nid de crabes.
10) Le soir :
C) Vous avez clefs (ce n'est pas fait pour les chiens).
A) A l'étage, l'horloge, c'est vous. Et l'heure, c'est l'heure (après l'heure, ce n'est plus l'heure). Vous pliez donc bagage à la seconde près.
B) Vous attendez que l'autiste de l'étage (celui de la catégorie A) se barre pour prendre vos clics et vos clacs.

Vous avez un maximum de A : revenez vivre chez vos parents ou achetez le bateau d'Antoine et mettez les voiles. N'hésitez pas à partir loin, très loin (d'autant que personne ne vous retiendra). Le travail, c'est pas votre tasse de thé et l'entreprise, c'est le gniouf.
Vous avez un maximum de B : être heureux en entreprise, quelle idée? Vous aimeriez être heureux tout court et c'est déjà pas mal.
Vous avez un maximum de C : vous venez d'être augmenté ou vous êtes complètement braque (allez donc vous faire soigner et reprenez le questionnaire dans un mois ou deux).
Auteur : Cécile Duclos
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