
Et à l’autre bout du monde, là-bas où on ne risque rien, mais absolument rien du tout, que faisaient donc nos dirigeants en ce mardi 15 mars 2011, soit 5 jours après l'anodin tsunami déclenché par un bénin séisme de magnitude 8.9 ?
Douce France

Bon, Nicolas était séquestré à la campagne (présidentielle, verte, peu importe), mais ses petites mains (celles que l'on appelle « gouvernement » quand elles turbinent de conserve), que faisaient-elles pendant ce temps ? Certaines, en toute sobriété, ont commenté l'actualité : «C'est le scénario du pire» (Merci, Eric Besson), «Pas bon du tout» (félicitations, Nathalie Kosciusko-Morizet) ; tandis que d’autres faisaient des leurs...
Les Grands du G8


Les Très Très Grands du G20

«à eux [NDLR : les japonais] de nous dire comment les aider [NDLR : c’est qu’en France, on a 3 neurones]. Le président de la République souhaite [NDLR : il a compris que les promesses, il fallait éviter. les vœux, c’est plus sûr] que le G20 en particulier, qui représente l'essentiel des grandes puissances économiques du monde, se mette au service, entre guillemets [NDLR : point trop n’en faut], du Japon».Et ce n'est pas tout ! Notre président pourrait organiser le mois prochain un point spécial « crise du Japon » pour tirer les conséquences de ce fâcheux incident : pourquoi l'île a coulé ? pourquoi la moitié du monde seulement a été contaminée ? pourquoi les baleines ont disparu ? etc. Enfin, François Baroin profitait du G20 pour souligner la concurrence «déloyale» dans la construction des centrales nucléaires, la France ayant perdu un contrat en 2009 au profit de la Corée du Sud pour équiper les Émirats arabes unis (qui ne sont, en soi, pas une pétaudière du tout). Dame, quelle injustice ! Les normes françaises, évidemment, sont beaucoup plus sécuritaires ; l’état de nos centrales, dans l’hexagone, est là pour le prouver. Enfin, c'était LE MOMENT IDEAL pour rappeler au monde entier que nous, français, le nucléaire, on aimerait bien en mettre partout !
Le tout petit G7
La bourse de Tokyo, en chute libre, pourrait-elle, à elle seule, réveiller l'intérêt mondial ? Il semblerait que non, même si le G7 a accordé son soutien au Japon en lui permettant d'injecter des liquidités sur le marché des changes afin d'éviter une envolée du yen face au dollar.
Dans la case d'Oncle Sam

Et Barack ? Lundi 14 mars, au Club Gridiron, il s'appliquait à faire taire les rumeurs sur son origine. Car Barack est américain (faut pas déconner), et bien américain ; ben oui, puisqu'on vous le dit ! La preuve en musique, avec un tube de Bruce Springsteen : « Born in the USA ».
Au pays des Soviets
La Russie, experte en accidents nucléaires, est très très près du Japon ; Vladimir Poutine ne pouvait pas rester les bras croisés, les yeux dans les yeux d'une vache, par exemple. La Russie devait frapper un bon coup (et boum le Japon) ou apporter son aide, ce qu'elle a décidé de faire, somme toute. Après avoir proposé aux japonais de se réfugier sur ses terres arides (où il aurait fait bon crever la bouche ouverte, personne n'aurait été là pour aller vérifier), elle a commencé à acheminer du carburant supplémentaire (des fois que ça n'explose pas assez vite), de l’électricité (et paf zing couic), et à envoyer des équipes de sauvetage (dans les zones touchées par le séisme et le tsunami, par à Fukushima, faut pas être bête non plus).
All over the world
Près de 70 pays ont (déjà !) proposé leur aide au Japon ; parmi eux, 10 (wouaou, 10 ! (dont la Russie, hein)) ont d’ores et déjà envoyé des secours, et 17 autres (17 !!!) sont sur le départ ! Et la France ? La France s'apprête à envoyer des robots ! Mais oui, des robots ! Ça, c'est de l'expertise ! Les robots japonais peuvent bien s'occuper des p'tits vieux, n'empêche qu'ils ne savent pas régler les incidents nucléaires. Qu'on ne nous parle plus de fuite des cerveaux, on est quand même les plus forts ! Bon, le Japon a refusé notre proposition, qui de toute façon arrive trop tard, jugeant lesdits robots inadaptés à la situation, mais ça, c'est une autre affaire...

Morale de l’histoire : cessons d’être alarmiste et de se dire qu'il serait presque normal si le pays qui s'est pris la première bombe atomique sur le coin de la gueule ne fasse exploser le monde à son tour.

Auteur : Cécile Duclos
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